03/09/2010

Les Assoiffées, Bernard Quiriny :

Les assoiffées
Bernard Quiriny

Seuil
398 pages
21 €


Imaginez que la Belgique ait été annexée dans les années 70 par un mouvement féministe belge, une véritable révolution qui souffla en même temps le Luxembourg et une partie de l'Autriche...

Quelques années plus tard, ce prétendu el dorado pour pro-féministes coupe toutes relations internationales, ferme ses frontières et s'isole dans un asile de silence.

Dans les années 2000, une congrégation française d'intellectuels est enfin autorisée à pénétrer à l'intérieur du territoire belge dont personne ne sait plus rien. Ils vont découvrir, émerveillés ou suspicieux, ce qu'on veut bien leur montrer...

En parallèle, Astrid, infirmière belge, raconte son quotidien dans un journal intime où se mêlent admiration et doutes sur sa patrie où les femmes ont soumis les hommes, et où le peuple vit sous le joug de la Bergère, cheftaine totalitaire adulée et crainte.

On rit beaucoup en commençant la lecture de ce roman, conte absurde qui singe au paroxysme les mouvements féministes radicaux... Mais au fil de la lecture, on se laisse prendre au jeu dangereux de ce royaume qui n'est pas sans rappeler les romans de George Orwell.

Deuxième gros coup de coeur de la rentrée littéraire 2010. A lire !!!

2 commentaires:

  1. Ah non, ça ne va pas recommencer ! Voilà que vous me donnez à nouveau envie de lire quelque chose de nouveau et d'original ! Avec tout ce que j'ai déjà sur le feu. Bon, tant pis, je suis séduite, pouvez vous me mettre un exemplaire de côté ?
    merci.myriam

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  2. En effet, jusqu'à la page 150, on se croit plongé dans un univers à la Aldous Huxley, l'humour mis à part, ou à mi-chemin entre Hunger Games et La Planète des Singes.
    Sauf que la chose paraît plaisante : le ridicule des situations désamorce ce vague sentiment de malaise qui commence à vous saisir ...
    Et qui, dans la deuxième partie du roman se confirme de façon terrifiante !
    Sans être de la génération de Simone de Beauvoir ou de Elisabeth Badinter, j'ai fait partie de ces femmes qui ont été sensibilisées au féminisme et qui ont souhaité, sans sombrer dans l'excès, participer à l'émancipation de nos " soeurs ".
    Vraiment, là, tout d'un coup, j'en ai froid dans le dos ...
    Ce " conte philosophique " , tout outrancié qu'il soit, va quand même un peu vous empêcher de dormir, pour peu que vous le replaciez dans un autre contexte, politique, historique ou géographique...

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