29/08/2012

L'art du jeu, commenté par une lectrice


L'art du jeu
Chad Harbach
Lattès
664 pages
22.50


Plantons le décor : Westish College, Wisconsin ; son équipe de baseball, les Harponneurs. Henry, Mike, Owen, joueurs de cette même équipe ; Guert et Pella Affenlight, respectivement président du college et sa fille, liés de diverses façons à ces joueurs.

Henry est un jeune prodige. Au fur et à mesure des matches, un avenir brillant semble lui être destiné.

Et puis un jour...ça dérape.


Et vous voilà pris dans une sorte de jeu de domino, ou une spirale infernale, au choix… On hésitera tout au long de la lecture de ce roman à le définir comme une série de portraits, un roman sportif, « de campus » ou simplement un roman typiquement américain.

Au final, peu importe car ce roman est les trois à la fois. Le lecteur fait connaissance avec des personnages forts, ambigus, imparfaits, obstinés, déprimés, délicats, mais tous attachants… Au point que l’on se sent impuissant à assister à la chute de Henry, à l’onde de choc qui touchera ses proches puis les proches des proches. On aimerait pouvoir leur épargner tout cela et puis quel soulagement quand, enfin, l’air redevient (un peu) respirable.

Dans le même temps, le lecteur vit dans ce college, se retrouve plongé dans son rythme, ses tensions, ses petites histoires, sa routine et certainement dans cette période étrange de la vie où tout bouge très vite. Il y a cette atmosphère particulière que l’on a pu voir dans certains films ou lire dans certains romans (on pensera inévitablement aux Revenants de Laura Kasischke : http://librairiedutheatre.blogspot.fr/2011/09/les-revenants-laura-kasischke-christian.html ).

Enfin ce roman est parsemé de références littéraires, philosophiques et culturelles. Guert, Owen, Pella vivent pour et par cette culture, celle de Thoreau, Whitman, Melville…Le campus, le baseball, l’importance du sport pour les étudiants américains, la « Nature » du Wisconsin…Ce roman est aussi, même s’il ne s’agit certainement pas de son but premier, une fenêtre sur une parcelle de ce qui fait les Etats-Unis, ce qui en fait (aussi) sa richesse.


Voilà. A la fin, on ne comprend pas forcément mieux le baseball ou le système éducatif américain, mais on a vécu les matches avec une réelle passion, on a envie de relire Moby Dick ou Henry Thoreau, on ressent encore de la tendresse pour ces personnages finalement si proches de nous…
 
Anne.

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